
Guillaume Lesdos, nouveau président de Vénétis
Après 9 ans à la présidence de notre association, Jérôme Bazin transmet la flamme Vénétis à Guillaume Lesdos, président co-fondateur de la pépite Medtech Medaviz.
Par Juliette Mucchielli,
Directrice Générale chez Vénétis
Plus d’un quart des TPME en France déclarent utiliser l’intelligence artificielle. C’est déjà le double par rapport à l’année dernière (FranceNum 2025) .
Pour autant, combien de personnes l’utilisent sans le dire ?
Ce que je peux vous garantir, c’est que la réponse est : beaucoup plus que vous ne le pensez ! L’usage est massif au sein des équipes.
La très grande majorité des employés l’utilisent de façon clandestine. Beaucoup ont peur d’en parler, ne savent pas s’ils peuvent en parler, et certains craignent même pour leur poste en le révélant.
Du coup, cette utilisation reste sous les radars avec tout ce que ça comporte de risques pour l’entreprise.
Tout l’enjeu est d’accompagner ce changement au sein de l’organisation, et de parler enfin de l’éléphant dans la pièce. Parce qu’ignorer qu’il existe ne le fera pas disparaître.
« Avec l’IA, j’ai gagné 2h ! »
Au boulot, on a ( globalement) tous envie de se sentir efficace ! Et l’IA peut nous filer un sacré coup de main sur le sujet. Peut-être que les collaborateurs trouvent que certains process sont lents, certaines tâches chronophages, répétitives et sans valeur ajoutée. Certains ont aussi simplement un attrait pour les nouveaux outils – c’est leur petit côté geek !
Mais alors, pourquoi ce silence radio ?
J’étais loin d’imaginer ce qui se cache derrière cette discrétion. La première raison ? Les collaborateurs ne savent tout simplement pas si cet usage est autorisé.
Ensuite vient toute une série de questions éminemment RH :
« Si je gagne du temps sur cette mission, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire du reste ? »
Si le sujet n’est pas pris à bras-le-corps, les risques sont réels et nombreux.
Une TPME sur deux déclare craindre la perte ou le piratage de ses données. Et elles ont bien raison ! Plus d’un tiers des entreprises interrogées pour le baromètre FranceNum déclarent avoir déjà été confrontées à un incident de cybersécurité.
Avec une IA clandestine dans l’entreprise, c’est une faille béante de ce côté-là. Les fuites involontaires de données sont réelles, d’autant que l’utilisation de ces outils se fait quasi exclusivement sur les versions gratuites… pas franchement blindées niveau sécurité.
Et on peut faire une croix sur la conformité RGPD, notamment quand Morgane enregistre la réunion via l’IA pour éditer son compte-rendu flash mais oublie de prévenir ses collègues. Et je ne parle même pas des données confidentielles évoquées (noms, données chiffrées, innovations….). Oups !
Au niveau business, c’est pas jojo non plus ! Où vont les données quand j’enrichie mon prompt avec la stratégie 2050 de la boîte ?
On l’a tous fait ! On demande quelque chose à ChatGPT, il répond bien une fois, deux fois, trois fois… On ne vérifie plus les réponses, on fait confiance.
Erreur ! Il hallucine, notre super assistant ! Il raconte n’importe quoi avec un aplomb déconcertant !
Et pire encore, il a des biais – un peu comme les boucles de rétroaction sur les réseaux sociaux qui nous montrent les contenus sur lesquels nous traînons le plus.
Les enjeux deviennent énormes quand l’IA est utilisée comme aide décisionnelle, notamment sur des stratégies d’entreprise.
En laissant l’IA s’installer de façon clandestine, les risques humains se multiplient. Une culture du non-dit, de la jalousie et de l’iniquité peut venir plomber l’équipe.
Un travail à deux vitesses se met en place : d’un côté les « optimisés », de l’autre les « dépassés ».
Et quid des échanges autour de la machine à café sur un dossier compliqué, si l’IA me répond du tac au tac ? Les discussions informelles risquent de fondre comme neige au soleil, emportant avec elles le lien et la notion de collectif.
Aujourd’hui, maîtriser l’IA fait partie des compétences pertinentes pour rester employable. Et devinez qui est responsable de cette formation ? L’employeur ! (Article L6321-1 du Code du travail, pour ceux qui aiment les références).
Côté dirigeant, ce n’est pas génial non plus ! Comment décider sans visibilité sur le temps réellement nécessaire pour accomplir les missions ni même sur les process ?
Exemple concret : vous devez remplacer votre responsable marketing qui fait 80% de ses tâches avec l’IA. Difficile de savoir à combien d’ETP correspond la masse de travail du salariant sortant. Surprise !
Dans ces conditions, aucune visibilité sur les ressources disponibles pour innover ou développer l’entreprise.
L’IA clandestine, c’est un problème uniquement si vous laisser la situation en l’état. Dès qu’on s’y attaque… les trois quarts des problèmes disparaissent !
La bonne nouvelle ? Vos collaborateurs vous ont déjà mâché le travail. Ils ont testé, bricolé, trouvé des solutions. Il ne reste « plus qu’à » transformer cet élan en stratégie.
Étape 1 : Diagnostic
Premier réflexe : sortir du bois ! Organisez une amnistie générale et demandez à vos équipes de vous parler de leurs petits secrets IA.
Non pas pour sanctionner, mais pour comprendre :
Ces « bidouillages » révèlent leurs besoins non satisfaits. C’est de l’or en barre pour votre stratégie !
Étape 2 : Cadrage
Maintenant qu’on sait ce qui se passe, il faut poser le cadre avec du bon sens :
L’idée ? Coconstruire ce cadre avec les utilisateurs actuels. Ils deviennent vos ambassadeurs naturels.
Étape 3 : Accompagnement
Interdire ne servira à rien, si ce n’est à renforcer la clandestinité.
La (bonne) formation, c’est votre assurance tous risques : elle réduit les erreurs ET démultiplie les performances.
Lors du Webinaire – IA clandestine en entreprise : transformer le risque en valeur , Bénédicte, formatrice chez Venetis, propose l’acronyme MAMA pour repenser le rôle de l’IA :
Étape 4 : Optimisation
Une fois le cadre posé et les équipes formées, l’IA devient un vrai levier de croissance :
Le tour est joué : vous êtes passés du « problème à gérer » au « différenciateur concurrentiel ».
Cas n°1 : Sarah, experte technique qui détestait écrire
Sarah maîtrise son sujet sur le bout des doigts, mais rédiger des notes internes ? Un calvaire ! Résultat : elle évitait, et l’information ne circulait plus dans l’équipe.
Solution IA : Elle utilise maintenant ChatGPT comme « traducteur » de ses idées. Elle explique à l’oral ce qu’elle veut dire, l’IA structure et ajuste le ton. Sarah garde son expertise, gagne du temps, et l’équipe retrouve la transparence.
Impact : Fini les malentendus ! L’information circule enfin, et Sarah a retrouvé confiance en ses capacités de communication.
Cas n°2 : Marc et ses baromètres sans biais
Marc analysait les baromètres sociaux. Problème : ses biais personnels coloraient les résultats. Les vrais signaux faibles passaient à la trappe.
Solution IA : Il fait maintenant analyser les données brutes par l’IA avant de poser son regard d’expert. L’IA détecte les tendances objectives, Marc apporte le contexte métier.
Impact : Les analyses sont plus fiables, les actions correctives plus pertinentes.
Cas n°3 : L’entreprise IA-friendly qui attire les talents
Cette PME avait du mal à recruter. Les candidats interrogeaient systématiquement sur les outils disponibles… et repartaient déçus.
Solution IA : L’entreprise a intégré sa politique IA dans sa marque employeur. « Chez nous, l’IA fait partie des outils de travail, au même titre que Slack ou Excel. »
Impact : Non seulement ils recrutent plus facilement, mais les nouveaux arrivants sont plus performants dès leur prise de poste. Leur avantage concurrentiel RH est réel.
L’IA clandestine n’est finalement qu’un révélateur : vos équipes veulent évoluer, innover, être plus performantes. C’est plutôt encourageant !
Le choix est simple : soit vous subissez cette transformation en mode pompier, soit vous la pilotez pour en faire un véritable levier de croissance.
Chez Venetis, nous accompagnons dirigeants et RH dans cette démarche. Parce que transformer les risques en opportunités, ça s’apprend !
Pour aller plus loin sur cette thématique, vous pouvez visionner le webinaire complet 👉
Directrice Générale chez Vénétis
Après 9 ans à la présidence de notre association, Jérôme Bazin transmet la flamme Vénétis à Guillaume Lesdos, président co-fondateur de la pépite Medtech Medaviz.
Mais oui mais oui, l’école est finie… ou peut-être pas ?! L’alternance chez Vénétis en 2024 ? C’est un grand OUI !
Dirigeants de PME, prendre 5 minutes pour lire cet article pourrait bien être le meilleur investissement de votre journée !